ETUDE SUR LA TRANSFORMATION DIGITALE
28 avril 2016
Si 70% des dirigeants d’entreprise ont bien entamé une transformation digitale de leur chaîne d’approvisionnement, ils ne sont que 5% à se déclarer « très satisfaits » des résultats obtenus à ce jour. Longtemps, en matière de digitalisation de la supply chain, les entreprises ont phosphoré sur le "quoi" pour assurer la mise à niveau numérique, souvent essentielle, de leur chaîne d’approvisionnement.
Désormais, l’heure est venue d’investir dans le "comment". Car, si elles venaient à négliger la méthode, les entreprises pourraient être victimes d’une contre-performance économique. Or, dans ce domaine, des efforts substantiels restent encore à fournir selon une récente étude réalisée par GT Nexus et Capgemini Consulting : si 70% des dirigeants d’entreprise interrogés ont bien entamé une transformation digitale de leur supply chain, ils ne sont que 5% à se déclarer « très satisfaits » des résultats obtenus à ce jour.
Il faut dire que les dirigeants sont en droit d’attendre beaucoup de cette transformation. La connaissance et le recoupage des données issues de la chaîne d’approvisionnement étendue constituent un levier technologique très important. Ils permettent d’accroître, en moyenne, de 10% la qualité de service, de réduire de 30% les coûts de transports et de 20% ceux liés aux stocks. Toutefois, pour atteindre de tels résultats, les entreprises doivent revoir leur façon de faire.
Les technologies clés bien identifiées
Outre qu’elle doit être portée par une multitude de départements en interne, du marketing au commercial en passant par la production, cette transformation digitale se nourrit de compétences, rendues rapidement caduques par la vitesse d’évolution technologique, que les sociétés n’ont pas forcément sous la main – parmi les dirigeants interrogés, 39% le regrettent. La question de la mise à l’échelle est également primordiale. Les modèles de déploiement classiques ne sont plus considérés comme les plus efficients. La façon de faire doit donc être différente et les entreprises ne doivent pas hésiter à stopper tout projet qui ne procurerait pas un retour sur investissement à la hauteur de leurs espérances. Cette transformation constitue un défi d’une importance capitale qui requiert à la fois du leadership et une vision opérationnelle, tout comme une approche globale favorisant l’automatisation, la connexion, l’échange de données et la collaboration sur l’ensemble de la chaîne de valeur.
Pour y parvenir, les technologies clés sont d’ores et déjà bien identifiées par les entreprises. Les plateformes participant à l’amélioration de la visibilité au sein de la supply chain (94%), le "big data" (90%), les outils de simulation (81%) et le cloud sont cités en priorité quand il est question de transformation digitale de la chaîne d’approvisionnement. Toutefois, l’utilisation de ces outils est loin d’être généralisée : seuls 6 % des dirigeants interrogés indiquent que la majorité de leurs logiciels sont en mode cloud et près de la moitié (48 %) des entreprises reconnaissent qu’elles utilisent toujours des technologies dites "traditionnelles" comme le téléphone, le fax et les e-mails pour communiquer avec leurs partenaires. Le fait de continuer à s’en remettre à ces outils de communication manuels et dépassés est en contradiction fondamentale avec les besoins des supply chain mondiales en évolution perpétuelle, rapides et sujettes aux aléas et ruptures.
Un simple vœu pieux ?
Malgré ce "sombre" tableau du présent, les dirigeants se révèlent optimistes quant à l’avenir de la transformation numérique de leur supply chain. S’ils ne sont que 15% à affirmer avoir accès aujourd’hui à la plupart des données issues de leur supply chain étendue, 54% pensent qu’ils y auront accès d’ici 2020. Dans le même temps, alors qu’ils ne sont que 23% à assurer que ces mêmes données sont analysées aujourd’hui dans le cadre de processus décisionnels, 68% des dirigeants pensent qu’ils seront au point sur cette question dans 5 ans. Les industriels et les professionnels de la distribution ont donc une idée très précise du chemin à parcourir et de l’apport des technologies digitales pour y parvenir. C’est pourquoi on peut s’attendre à une réelle accélération au regard de l’état de collaboration et d’exécution au sein même de la supply chain.
Encore faut-il qu’il ne s’agisse pas là d’un simple vœu pieux et que les entreprises se dotent réellement des moyens de leurs ambitions. Pour rester à l’état de l’art, elles devront faire des choix technologiques agiles capables d’évoluer avec le temps en fonction des avancées techniques et des mutations de leurs business models.